Défi N° 142 D'autres Mondes
Sous le haut commandement de notre Amiral DÔMI
C'est Miss Lenaïg qui a pris la barre et nous demande de parler du monde à l'envers, de choses étranges... Je pense que cette petite nouvelle tombe à pic dans ce panneau ?
D’AUTRE MONDE ?
C’est toujours ainsi, si je ne me lève pas de suite, pour conter ce qui m’arrive dans la nuit, si je ne l’écris pas au moment même où tout est si précis, une heure après tout est oublié !
Je suis dans les bois Quillard, Gadgio le chien, flaire le sol humide, il avance tête baissée, ne s’occupant plus de moi, ni des gambades habituelles qu’il aime tant faire en sautant et courant après le petit bâton que je lui envoie. J’ai du mal à le suivre mais ne veux pas le perdre des yeux. La forêt est noire et humide dans cette portion que je connais mal. Je suis angoissée la nuit tombe vite en cette saison. Ce sifflet ultra son qu’il doit entendre et ainsi revenir illico, ne semble pas être efficace. J’avance toujours souhaitant qu’enfin ce maudit Gadgio, petit chien que m’a fille m’a confié pendant son voyage à l’étranger, tombe enfin en arrêt devant un gibier quelconque, et que je puisse le reprendre par le collier !
Les arbres tendent leurs branches en formant un tissu épais. Le chemin s’est arrêté. Et je ne vois plus ce petit chien blanc. Je crois entendre un froissement de tissu, « Le voile est levé » murmure doucement à mon oreille une voix sensuelle. Je frissonne, me retourne, ne vois personne. Gadgio est revenu à mes pieds. Une lumière douce m’entoure, il n’y a plus d’ombres, plus d’arbres humides, Je suis dans une matinée de printemps. Inquiète, je me laisse cependant conduire par la « Voix ».
Dans la lumière dorée, je vois avancer à ma rencontre un personnage tout de blanc vêtu. C’est une dame... une grande dame, avenante, souriante qui me tend les bras. Ses vêtements légers flottent au rythme de sa marche, une capeline protège son visage que je devine.
« Vous avez osé franchir le rideau» me dit-elle de cette voix qui me fascine. Je bredouille, je ne sais que répondre. Une question me brûle : Où suis-je ?
Vos pas vous ont conduits dans le monde des âmes claires ! Ici la vie se résume aux questions simples d’une vie faite d’Amour, de confiance. Nous ne sommes plus de ce monde, celui fait de mensonges, de duperies, de guerre, nous sommes dans « Notre » Monde… l’autre, le parallèle, côté du miroir. Vous en avez déjà entendu parler ?
Oui certainement, j’ai déjà entendu ce genre de propos... mais de là à me trouver confrontée à ce sujet ! Un grand vide m’envahit, mais étonnamment, je me sens bien.
Je me souviens qu’étant très âgée, ma mère me disait se regardant en souriant, dans le miroir : « Ah ! Si vous voyiez ce que je vois » J’en étais toujours perplexe et me demandait bien ce que pouvait être pour elle la vue de l’autre côté du miroir. Je ne voulais pas la contrarier et laissais un ton évasif. Son grand âge me faisait dire que sa raison l’avait quittée.
De nombreuses années passées me voici au cœur du même sujet.
Je suis assise sur un banc de pierre à côté de cette dame dont le bas de la robe me frôle les pieds. Le petit chien est calme, il se repose en remuant la queue, donc tout semble parfait. Je continue d’entendre la voix suave, un léger parfum flotte dans l’air, je ressens la douceur de cette dame avenante qui continue de me parler comme il est coutume de le faire à un enfant avant que le voile de la nuit ne l’emmène dans son sommeil.
Les âmes grises ne peuvent venir jusqu’à nous. L’esprit qui conduit l’être humain de ce côté, doit recevoir des vibrations différentes qui lui auront été permises de recevoir selon son degré de conscience, de volonté et d’adaptation dans une certaine qualité de vie journalière. Le degré de vos vibrations doit être élevé pour avoir pu arriver jusqu’à nous.
Je ne pouvais répondre, n’ayant jamais entendu parler de ces forces vibratoires qui seraient disponibles dans chacun de nous. C’est très simple me dit-elle, je vais vous expliquer. Naturellement vous avez la notion du bien et du mal, le monde actuel, celui dans lequel vous vivez est horriblement pollué. Je ne parle pas de la pollution de gaz, je parle de la façon dont vos dirigeants organisent votre belle planète bleue. Je parle de tant d’abus, qui bien souvent dérivent vers une déchéance certaine. De hauts dignitaires sont mis en examen, ils se dénoncent les uns les autres et vivent dans une abondance alors que tant d’autres n’ont rien… Ce sont des âmes grises, leurs vibrations ne réagissent plus, ils sont dans le tourment, ne voyant plus où les entraînent ce cortège de misère qui ne fait qu’enfler. Leurs murs sont noirs. Dans chaque maison des écrans noirs apportent leurs turpitudes ressassées, augmentées de films plus noirs les uns que les autres, où violences drogues et meurtres sont chaque soir au programme.
Un monde nouveau doit se lever me dit-elle c’est impossible que la planète bleue continue de tourner avec cette lourdeur permanente. Ce manque de respect pour la vie elle-même est impensable. Petit à petit d’autres vibrations doivent s’étendre, afin que chacun d’entre vous puissent prendre acte dans le but d’éclaircir au fur et à mesure des jours, un petit morceau de leur vision. Savez vous que de grands scientifiques se penchent depuis bien longtemps sur ce projet délicat afin que l’on puisse annoncer un jour que finalement les travaux sont terminés et que le mode vibratoire, reconnu, est mis en place.
A ce moment, un jeune garçon tout de blanc vêtu lui aussi, se penche avec tendresse vers mon interlocutrice pour lui offrir une rose. Voici notre benjamin, son âme est pure, il n’a pas eu à se confronter aux dures lois de votre vie. D’autres personnes vont et viennent légèrement suivant un rythme dont le sens m’émerveille. Tout est fait de tendresse, de délicatesse et de beauté. Je suis en admiration, cela me manque tellement. J’aimerais rester encore et encore près de cette dame qui sait si bien expliquer ce que je ne comprends pas dans ma vie de tous les jours. Voici l’explication, nous sommes souvent entourés d’âmes grises qui donnent vie à tout genre de discordes, de manque de spontanéité, tous ces non dits qui entraînent la chute vers ce malaise profond,
Sur le chemin du retour, il n’y avait plus d’embûches !
Plusieurs paragraphes de livres lus récemment revinrent à ma mémoire. Une similitude s’imposait à moi et pour étoffer cette comparaison je fis part de mon odyssée à Lili, qui me dit : « c’est très utopique tout cela ». Mais si c’était vrai, si nous avions la possibilité d’élever le niveau de penser dans lequel nous regrettons d’évoluer, si nous pouvions enlever la noirceur dans laquelle nous sommes, uniquement et seulement en changeant notre manière de voir, d’agir et surtout de penser. Sais-tu que l’énergie de vie peut apporter la perfection à chaque instant ? Sais-tu qu’à chaque départ de grande chose il y a eu un rêve, une vision de la finalité de ce rêve. Illusions criaient ceux qui ne voyaient pas ou ne voulaient pas voir une réalisation possible.
Souviens toi, de Galilée… combien a –t-il été décrié !
Il y a tant de principes non démontrés, intuitivement ils sont non contestables, et prouvés ultérieurement par des démonstrations marquées simplement de bon sens. Notre conversation prenait un ton que ma chère Lili, qui elle, a les pieds bien sur terre, avait des difficultés à admettre les explications de mon rêve éveillé. Je ne me sentais pas la force de continuer cette conversation et ne voulait surtout pas la convaincre.
« Pour ceux qui ont cru au ciel, souvent la terre est trop petite »
Jules Vallès