Défi N° 130 ...S'EVADER avec les CROQUEURS de MOTS
Les
CROQUEURS de MOTS
Et
le Commandant Domî
dans sa coquille,
ont confiés la barre
A notre amie
Lenaïg
Et c'est à l'évasion
que Lenaïg nous convie..!
Inventer une histoire, un souvenir..
Prendre des personnages
et les mettre en scène..
S’EVADER
.. est une histoire "évadée" de mon imaginaire
Cette énorme araignée
vient d'être "capturée"
ce matin
par mon petit "Sony"
Elle est réellement énorme !
Les insectes pris dans sa toile pourront-ils
s'évader ?
Portes et fenêtres pourtant grandes ouvertes, je me sentais à l’étroit dans mon univers.
Impression d'être prise dans des filets, d'être guettée avant d'être mangée !!
Des désirs de partir ailleurs, des envies de vivre autre chose me rongeaient, me collaient à la peau sans pouvoir trouver le moyen de m’en libérer, de sauter le pas et d'entrer dans un autre cercle que celui qui m’étouffait.
Je ne voyais pas le moyen de me sortir de cette geôle dorée !
Des années d’esclavage sans pouvoir se libérer des chaînes crées autour de moi,. De ces chaînes invisibles qui vous tiennent tellement serrées.
Elles étaient serrées ces chaînes, à tel point que j’étouffais dans le plus beau des endroits de la terre.
Arrière pays Niçois !
De la terrasse je pouvais voir la grande bleue sur laquelle voguaient les bateaux qui me donnaient envie de partir si loin… Les mimosas embaumaient au printemps... orangers... citronniers... oliveraies... les autres saisons ! A longueur d’année, j’étais entourée de parfum.
Mariée à un mari ayant une belle situation, aux apparences charmantes, des amis, des relations.
Pourtant je me sentais seule, enfermée, étouffée et tellement mal aimée !
Il était loin ce temps où j’avais dit "oui" à l’homme qui se disait avoir été captivé par ma douceur.
De mon enfance, j’avais conservé les doctrines enseignées par « Les enfants de Marie ». Je n’avais aucune personnalité, toujours sous contrôle… ce contrôle invisible ! Cet œil que vous regarde et vous culpabilise. Je me sentais toujours en faute, mon mari se jouait de ces sentiments et ne faisait rien pour me redonner cette confiance en moi dont j’avais tant besoin.
Ce qui devait arriver … arriva !
D’autres femmes autour de lui surent capter son attention au bénéfice de leurs intérêts, ce fut la descente aux enfers pour moi.
Enfermée … enfermée dans ma tête et dans mon cœur !
Par chance, suite à un échange de pensées avec une amie, j’eu le réflexe de donner un grand coup de pied…dans cette piscine imaginaire, alors que je touchais le fond.
Un sourire me fut lancé.. je l’ai attrapé au vol.. et puis j’en ai vu d’autres de sourires.. plus beaux, plus éblouissants les uns que les autres..certains avec de jolies dents bien blanches, d’autres sans dents.. « Les fameux sans dents » ce furent les plus touchants.. et le début de mon changement.
Depuis quelques jours, il était toujours au même endroit, je l’apercevais lorsque je sortais. Son sourire était beau et franc. Ses yeux rieurs, lorsque je passais devant lui me fascinaient. De longs cheveux et une barbe blanche, je ne pouvais lui donner d’âge, sa chemise ouverte montrait un torse sec et bronzé, cuit par le soleil. Il n’avait pas le baluchon, ni le gobelet posé à ses pied pour quémander. Que pouvait-il attendre …quel rendez vous manqué le faisait- il rester là, assis sur ce muret.
Passant devant lui, les yeux baissés inclinant doucement ma tête pour le saluer, je ne vis pas la pierre qui me fit me tordre le pied.. Il se leva pour m’aider. Le muret fut le bien venu pour me reposer, me remettre de cet étrange et banal incident. J’étais interdite.. interdite de mon audace d’avoir accepté son aide..L’inconscient m’avait fait passer sur cette pierre mise devant mes pas et accepter l’aide d’un inconnu… J’étais troublée… je devais repartir.
Et pourtant, je restai là, écoutant des paroles dont je ne comprenais pas vraiment le sens.. Sa voix était douce, fascinante : « Votre monde se termine… Votre civilisation se termine… Il se prépare un nouveau cycle ou les hommes vivront totalement différemment où les hommes et les femmes seront libérés du joug de domination ou les hommes croiront à la fraternité, à la joie et à la beauté » La libération vient de l’intérieur !
J’avais déjà entendu ce message, mais jamais dit de cette façon douce et précise, je levai les yeux vers cet inconnu... pour lui sourire à mon tour…
Déçue, je vis sa grande silhouette s’éloigner au loin, mais j’avais compris le message, « la libération vient de l’intérieur ».
Doucement, mon regard m’a fait voir les choses autrement, j’ai souri à la vie.. La vie m’a répondu, un changement s’est opéré en moi, ma liberté je la dois à moi seule et à ma vision différente de la vie !
Le livre de Roger Auque, décédé dernièrement, « Un otage à Beyrouth », à qui a été décerné le Prix Vérité 1988 m’a fasciné au moment de sa sortie. Détenu otage au Liban par le Hezbollah pendant plus d’un an, il décrit son évasion intérieure, malgré l’emprisonnement dans le peu d’espace d’une geôle, la férocité des géoliers !
Monsieur Mandela.. a lui aussi et pendant de longues années décrit ce sentiment de liberté intérieure il l’explique dans ses nombreux livres.