Défi 83 " FIN de VOYAGE en CORSE"
Sous la houlette de M'Annette pour le lundi 11 Juin 2012 à 8 heures
Quelle mauvaise idée de partir "faire" la Corse seule...
Toujours un peu kamikaze, sur un coup de tête, me voici engagée dans un traque nard sans beaucoup de solution, sauf celle de faire cette longue route seule. Au début nous avions projetés de partir toutes deux, Caroline et moi... Nous avions réservé et envoyé des arrhes pour nos 15 jours de vacances. Ayant rencontré l'homme de sa vie en peu de jour, Caroline décida de rester passer son congé dans notre bled pourri ...la pluie, le froid tout lui était bien égale, elle était amoureuse !
Ces vacances étant programmées de longue date, bien que déçue je me décidais de partir seule... La route serait longue avant de pouvoir prendre le ferry "CORSICA", mais une fois là bas je pourrais aller à la rencontre des beautés de l'île que je ne connaissais pas .
Débarquée sur le port de Bonifacio, je n'ai qu'une hâte celle de trouver l'hôtel ou j'avais réservé à Ajaccio..
L'après midi étant déjà fort avancé, je devais faire vite pour arriver avant la nuit. Les routes ne sont guère larges dans la montagne et ne sont faites que de lacets. Cramponnée à mon volant je pensais ainsi aller plus vite.. Je zigzague sur les chemins de montagne. Voyant la nuit tomber rapidement l'angoisse commence à me gagner.
Un coup de tonnerre résonne dans la montagne tout illuminée, les éclairs se succédant, je ne vois plus très bien où je suis, le tonnerre gronde . La pluie en rafales se mets à tomber lourdement... je change de vitesse pour aller plus doucement et horreur .. les vitesses ne passent plus, la boîte de vitesse à rendu l'âme !
Je ne sais plus où je suis, et n'ose descendre de voiture. Mes phares ne donnent plus beaucoup d'éclairage, de toutes façons je dois les éteindre pour ne pas décharger plus la batterie..
C'est la panique totale.. je suis seule au milieu de nulle part, et je commence à perdre mon habituel sang froid.
Je ne sais si je suis sur la route, si une autre voiture monte ou redescends je vais me faire tamponner. Je n'ose me garer plus sur le bas côté sans risquer de tomber dans le ravin qui doit exister bien que je ne le vois !
Misère totale, je pense être arrêtée sur un torrent de montagne tellement l'eau ruisselle. Je n'ai sur moi qu'une petite robe de soie et je suis transpercée de froid, je ne peux aller rechercher ma valise qui est dans le coffre au risque soit d'être emportée par les eaux soit de tomber dans le ravin.
Tout à coup je vois une lumière vaciller tenue par un bras nu et solide.. la peur me tenaille.. Qui est cet étranger ? vient-il en ami pour me sauver ou pour me tuer et voler mes pauvres biens sans valeurs. On ne sait jamais, tant de mauvaises choses ont été dites.. sur les "Bandits Corses"!
Je panique, je n'ai plus de voix et ne peux répondre aux questions posées à travers la vitre... que je n'ose baisser.
La voix est rassurante, il me demande de descendre ..
Ils sont deux et vont se charger de mettre la voiture sur un terre-plein pour la nuit..
Il me dit : demain il fera jour. nous aurons tout le temps pour te dépanner. Nous sommes berger voici mon père. Nous avons vu au loin tes phares... puis plus rien nous avons pensé que quelque chose de grave était arrivé.. Avec ce mauvais orage, il nous a fallu plus de temps pour venir jusqu'à toi.
Ne crains rien, viens avec nous, notre cabane n'est pas très loin, nous avons du feu et tu vas pouvoir te réchauffer.
Demain est un autre jour... dit-il !
Je vais vous étonner... mais je ne suis pas allée plus loin.
Le lendemain le soleil était haut et chaud dans le ciel, le lait des brebis, les fromages étaient délicieux, la garrigue sentait si bon, accueillie comme une reine..
Je ne suis jamais repartie...!