Histoire commencée.. et terminée complètement déviée !!
Incipit
Le vent du nord souffle, s’engouffre dans la ruelle pour apporter dans la petite maison un climat d’hiver précoce.
« Il pourrait bien neiger » pense Jeanne la gardienne des lieux. Un autre hiver s’annonce, je dois, je me dois de terminer ce travail de fourmis commencé.
Remis sans cesse sur le métier je dois terminer, le temps presse, de nouvelles brindilles sont à rajouter dans cet arbre généalogique ou mon nom s’enfonce dans la nuit des temps.
Tant de choses se bousculent dans ma tête que je n’ai pas dit, que l’on m’a caché, que je devine. Dans ce flux que nous offre la vie finalement nous sommes toujours seuls. La force de la vie nous offre nos parents, des amours, des amis, des enfants avec lesquels nous pensons ne jamais pouvoir nous séparer. J'aurais tant aimé que ces relations soient pour la vie entière, mais ces compagnons de vie vont et viennent dans les bouillonnements où leur propre existence les entrainent.
Dans cette solitude je me plais, en apprécie chaque minute, je trouve cependant que dans une journée de huit heures, une heure de soixante minutes ce n’est pas grand-chose je suis devenue contemplative ! Je commence les choses impératives à faire et puis rêve aux uns aux autres.. Il est déjà midi…la moitié de la journée est passée… j’ai laissé passer le temps sans m’en rendre compte.
Quel dommage.. ce temps perdu ne repassera pas !!
Je sais tant de choses et il y en a tellement que je ne sais pas !
J’aurais aimé pouvoir partager, parler de Monsieur de la Fontaine et de ses maximes tellement justes. Oui, je vous parle de Jean de la Fontaine, né voici 395 ans à Château Thierry dans le Grand Est.
Une de ses maximes m’a été jetée à la face d’une telle évidence, la semaine dernière, que j’ai plaisir à vous partager cette fable de l’Ours et l’amateur des Jardins (par moi revisitée ) dont la maxime est :
« Rien n’est plus dangereux qu’un ignorant ami, mieux vaudrait un sage ennemi »
Âgée et percluse de rhumatismes
Ne pouvant allez chercher son bois
pour mettre dans l’âtre et faire du feu,
les soirs de froidures.
La pauvre vieille reçu la pitié
d’un jeune et sympathique voisin,
il se proposa de remédier à cet état.
Très bien intentionné, il chargea
la cheminée de tous côtés.
Le petit bois pour le matin
pour que le feu parte vite et bien
Ce dont la pauvre vieille
clamait qu’il ne fallait pas faire !
Cependant, ce qui fut fait fut fait..
et, pour bien partir ..
il est bien parti ce feu !
doucement, mais sûrement
A quatre heures du matin,
la pauvre vieille fut réveillée
Le détecteur de fumée
ayant fait ce qu’il lui était demandé !
De grandes flammes à côté de l’âtre
Léchaient déjà avec amour
le Voltaire recouvert de velours!
N’écoutant que son sang froid
d’un vieux tapis elle s’arma
pour mettre doucement
sur le brasier afin de l'étouffer,
ce feu virulent, non convié..
Dans ses bras elle prit le tout,
pour remettre en bonne place,
sans une brulure aucune.
Ce départ de feu
qui aurait pu causer perte et ruine
envoyer « in patras »
vers un autre monde
la pauvre vieille,
qui n’en demande pas tant,
n'est plus qu'un vilain souvenir
et peut nous faire sourire!!
Je trouve que la morale donnée par Monsieur de la Fontaine convient très bien à ce succinct récit. Les situations au fil des âges n’ont donc pas changé :
« Il vaut mieux avoir un sage ennemi qu’un ignorant ami »